
Solastalgia
Une installation immersive en réalité augmentée
d’Antoine Viviani et Pierre-Alain Giraud
Solastalgia plonge les visiteurs dans un futur mystérieux, à la surface d’une terre inerte et dépeuplée. Dans ce no man’s land fossilisé, une étrange machine produit des sons, des visions, hantant les lieux comme une mémoire fantôme. On y découvre les dernières générations d’un petit groupe d’humains qui se sont enregistrées avant de disparaître… Tels des spectres digitaux, ils rejouent des moments de vie pour l’éternité…
Installation hybride à la croisée des arts visuels, du cinéma et de la réalité augmentée, Solastalgia se visite par groupes de 6 personnes et dure une trentaine de minutes. Doté des toutes dernières lunettes Hololens de réalité augmentée, le visiteur explore une planète en ruines habitée par des spectres numériques.
L’installation prolonge une réflexion entamée en 2015 avec le film Dans les limbes (réalisé par Antoine Viviani et monté par Pierre-Alain Giraud), primé dans de nombreux festivals internationaux. Nancy Huston y incarne un esprit qui se dissout lentement dans le réseau mondial. Solastalgia questionne notre foi en la technologie et, in fine, notre manière d’habiter le monde dans l’ère de l’anthropocène. Cette période de crise inédite du vivant dans laquelle nous entrons et qui nous confronte, entre autres, à l’épuisement des ressources et au dérèglement climatique, nous impose de réfléchir à la fragilité de notre civilisation.
Solastalgia est née de cette tension, de ce vertige. « C’est par les gigahertz que nous communiquons au mieux avec Dieu ». Par cette formule, le philosophe Mehdi Belhaj Kacem résume ce que la technologie représente pour l’humain, comme Stanley Kubrick le fit dans 2001, l’Odyssée de l’espace, ou Adolfo Bioy Casares dans L’Invention de Morel. À sa manière, Solastalgia pose la même question : jusqu’où notre besoin de transcendance et notre croyance dans la technologie nous mèneront- ils ?
L’installation a été fabriquée en collaboration avec de nombreux artistes, la plasticienne Gabríela Friðriksdóttir et le compositeur & producteur Valgeir Sigurðsson, tous deux collaborateurs de longue date de Björk. Nicolas Becker et Johan Lescure (responsables de la partie sonore de l’oeuvre de Philippe Parreno). D’autres personnalités prêtent également leurs voix ou leurs corps aux fantômes, comme Nancy Huston, Mehdi Belhaj Kacem, Anne Brochet ou Arthur Nauzyciel. Parallèlement à la tenue de l’installation, des concerts, conférences, projections, performances, accompagnent la vie de Solastalgia aux Champs Libres et au Théâtre National de Bretagne.
En partenariat avec le TNB
Informations pratiques
Du 10 décembre 2019 au 29 mars 2020 / Salle Anita Conti
Séances complètes jusqu'à la fin de l'exposition (29 mars).
Cette installation est déconseillée pour les moins de 14 ans. Certaines scènes évoquant des actes de violence ou des références à la sexualité sont susceptibles de heurter les personnes sensibles. Solastalgia est également déconseillée aux personnes épileptiques et photosensibles ainsi qu'aux personnes avec une fragilité oculaire ou cervicale .
Solastalgie (n.f.) : désigne une forme de mélancolie causée par les changements de notre environnement naturel et la disparition d’un monde familier.
Illustration : Marine Bigourie / Ecriture et réalisation : Antoine Viviani et Pierre-Alain Giraud / Conception sonore, montage son : Nicolas Becker, Valgeir Sigurdsson / Scénographie : Gabriela Fridriksdottir, Laurence Fontaine / Décors : Gabriela Fridriksdottir, Alain Burkarth, Jiri Hronik / Chorégraphie : Erna Omarsdottir / Avec à l'écran : Mehdi Belhaj Kacem, Audrey Bonnet, Anne Brochet, Marie-Sophie Ferdane, Nancy Huston, Chloé Moglia, Arthur Nauzyciel, Laurent Poitrenaux, Adélie Saudreau, Corine Sombrun et les élèves de l'Ecole du TNB / Production : Providences. Coproduction : Les Champs Libres, La Génératrice // Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'Image animée, de la Région Rhône-Alpes, de la Collectivité de Corse. En partenariat avec Holoforge et DMG Lumière