Dans le cadre du projet d’exposition La vie en photographie, dont le commissariat a été assuré par le photographe Mathieu Pernot, le Musée de Bretagne a acquis un ensemble de diptyques et une installation composée d’un triptyque et d’un ensemble de cinq enseignes prélevées par l’artiste au moment de la fermeture du studio photographique Lauzanne à Lamballe.
Avant leur installation spectaculaire à l’entrée de l’exposition, pour signifier l’entrée dans un studio, un travail de restauration a été entrepris avec la restauratrice Julia Becker, dans son atelier « 16Ter » à Nantes, qui regroupe plusieurs spécialistes.

Les enseignes présentaient en effet des dégradations avancées, causées par leur fonction première : être installées en extérieur, comme signe visible des activités qui s’exercent au sein de l’établissement. Elles ont, pendant de nombreuses années, subi les changements climatiques au fil des saisons : intempéries, gel, chaleur, ensoleillement. Par ailleurs, ces enseignes sont des objets composites, faits de plastiques, aluminium, métal, verre, encre, peinture, bois, ainsi qu’un ancien dispositif électrique, qui permettait leur éclairage. Ces variations importantes ont entrainé de nombreuses altérations visibles : empoussièrement, décoloration, pulvérulence, oxydation des parties métalliques, fissures et cassures.

Les interventions de conservation curative ont eu pour objectif de stabiliser ces altérations, faciliter la manipulation et ralentir le processus de dégradation engagé. Selon les spécificités de chaque enseigne, Julia Becker a utilisé différentes techniques afin de conserver ces objets en l’état, sans nuire à leur lisibilité et en conservant les traces du temps. Leur création remonterait des années 1930 aux années 1960 environ : la restauratrice a pu établir une période de datation par analyse des types de plastique utilisé. Les plus anciennes, de la marque KODAK, étaient les plus fragilisées. Après une étude précise, il a été décidé de réaliser un dépoussiérage, un nettoyage, un comblement des lacunes et, au besoin, un refixage de la couche picturale écaillée, et un traitement de la corrosion métallique.

Une fois restaurées, les enseignes ont été protégées et transportées par l’équipe technique du musée. Un système d’accroche a enfin été conçu afin de pouvoir les disposer en hauteur et ainsi reconstituer la devanture du magasin de Lamballe. De cette manière, l’entrée dans l’exposition est une invitation à pénétrer dans un studio photographique, aujourd’hui disparu.

Compléments sur cette image. Dans les collections : https://www.leschampslibres.fr/les-champs-libres/musee-de-bretagne
Naviguer par sujets
Cet article a été préalablement publié sur blog Musée dévoilé - les coulisses du Musée de Bretagne. Son ancienne adresse est https://musee-devoile.blog/2024/08/23/metiers-de-femme-les-femmes-et-la-mer-des-professionnelles-invisibilisees/