Les mosaïques Odorico fils : le revêtement idéal pour les bâtiments publics

Écrit par : Fabienne Martin-Adam

Licence : CC BY-SA

Publié le : 10/08/20

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Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 – CC BY SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes

Dans les années 1930, la mode est toujours au décor et à l’ornement, en les simplifiant. Si la création d’une devanture est soumise au phénomène de la mode, les édifices publics, à travers le goût des architectes institutionnels, sont l’expression d’une culture plus « officielle ».

La mosaïque trouve de vastes débouchés dans les programmes publics, dont les postes, dans plusieurs villes de l’Ouest. L’amitié qu’entretien Odorico avec l’architecte des postes, Pierre Laloy, explique ce succès.

Projet de frise pour la poste de Cancale, Odorico fils, 1934 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes
Projet de frise pour la poste de Cancale, Odorico fils, 1934 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

La construction de bâtiments publics comme les piscines, les crèches, les bains publics ou les écoles, répond aux préoccupations d’hygiène développées par le milieu médical depuis la fin du 19e siècle. La mosaïque est donc idéale, synonyme de modernité. Facile d’entretien, résistante à l’humidité et à la lumière, relativement économique, aspect non négligeable dans le contexte économique des années 1930.

Isidore Odorico fils réussit en effet à jongler entre impératifs budgétaires et qualité de la réalisation.

La crèche Papu à Rennes

Les décors ludiques et colorés de la crèche Papu à Rennes répondent à cette volonté d’économie et d’hygiène.

Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 –2- CC BY-SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes
Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 – CC BY-SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes
Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 –3- CC BY-SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes
Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 –4- CC BY-SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes
Mosaïques de la crèche Papu à Rennes, Odorico fils, 1934 –5- CC BY-SA – Cliché A. Amet, musée de Bretagne, Rennes

La piscine Saint-Georges à Rennes

Programmée dès 1913 par le maire de Rennes, Pierre Janvier, la construction de la piscine Saint-Georges et des bains-douches, 2 rue Gambetta, est réalisée de 1923 à 1926 par Emmanuel Le Ray. Un tel équipement est exceptionnel pour l’époque. Dans une vaste halle de béton, le grand bassin en mosaïque de grès cérame ponctué de points d’émail, forme une immense flaque d’un bleu nuancé, évocation d’une mer idéale agitée de quelques vagues (un motif à la mode, symbolisé par la frise du pourtour faite de petits carreaux vert, jaune, bleu, brun et or).

Mosaïques de la piscine Saint-Georges à Rennes – CC BY-SA – Cliché A. Amet, photothèque musée de Bretagne, Rennes
Mosaïques de la piscine Saint-Georges à Rennes – CC BY-SA – Cliché A. Amet, photothèque musée de Bretagne, Rennes

Pour les projets importants, l’entreprise Odorico réalise parfois des échantillons grandeur nature du motif proposé, sur des plaques de ciment armé, avec de vrais matériaux. C’est le cas de l’élément ci-dessous préfigurant les motifs du bassin de la piscine Saint-Georges.

Maquette de la frise de la piscine Saint-Georges à Rennes, Odorico fils, Rennes, 1925, collection privée – CC BY-SA – Cliché A. Amet, photothèque musée de Bretagne, Rennes

Le bassin de la piscine a été entièrement restauré en 1998, les motifs ont été refaits au plus proche par une entreprise italienne.

Le balnéum de Dinard

Soucieuse d’offrir aux adeptes des bains de mer la possibilité d’en profiter toute l’année, la station balnéaire de Dinard fait construire en 1922 le Balnéum, un établissement de qualité proposant une piscine d’eau de mer chauffée, jouxtant le casino municipal et la salle des fêtes. L’ensemble est détruit en 1973 pour laisser la place à une piscine olympique et au Palais des Congrès.

Projet pour la piscine du balnéum de Dinard, Odorico fils, vers 1920-1922 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

Compléments sur cette image. Dans les collections : http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo166791

Balnéum de Dinard – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes
Balnéum de Dinard, cliché Laurent-Nel – CC BY-NC-ND – Collection musée de Bretagne, Rennes
Balnéum de Dinard – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

Les bains publics

L’entreprise Odorico réalise aussi des bains publics pour les villes de Laval et de Nantes. Les bains Sainte-Marie, à Nantes, ont hélas été détruits en 1944.

Projet de façade pour les Bains Sainte-Marie à Nantes, Odorico fils, vers 1930-1935 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

Compléments sur cette image. Dans les collections : http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo166794

Projet de lambris pour les Bains Sainte-Marie à Nantes, Odorico fils, vers 1930-1935 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

Compléments sur cette image. Dans les collections : http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo166792

Projet de lambris pour les Bains Sainte-Marie à Nantes, Odorico fils, vers 1930-1935 – Marque du domaine public – Collection musée de Bretagne, Rennes

Compléments sur cette image. Dans les collections : http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo166792

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Cet article a été préalablement publié sur blog Musée dévoilé - les coulisses du Musée de Bretagne. Son ancienne adresse est https://musee-devoile.blog/2020/08/10/les-mosaiques-odorico-fils-le-revetement-ideal-pour-les-batiments-publics/

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