Durant les Dialogues Européens, s'ouvre un espace de débats et de témoignage sur l'Europe face à la guerre. Mais à Rennes, comme à travers toute l'Europe, c'est au quotidien que s'écrit l'histoire du continent, notamment par les jeunes.
En partenariat avec l'IEJ Mediaschool de Rennes, des portraits inédits de jeunes étrangers étudiants en France dessinent une autre face du dialogue européen, entre rêves, espoirs et lucidité.
Miniar, comme beaucoup d’étudiants autrichiens, à choisi de partir à l’étranger pour ses études et perfectionner sa maîtrise des langues étrangères. Une étudiante aux grandes ambitions qui a expérimenté le fait d’être européenne.
Miniar est née à Vienne, au cœur de l’Autriche. Ses parents, venus de Tunisie avant sa naissance, ont trouvé dans la capitale un cadre stable pour élever leurs trois enfants. Anna a un frère jumeau et un petit frère. À la maison, on parlait turc et arabe, parfois français. Aujourd’hui, elle maîtrise cinq langues : allemand, anglais, français, arabe et turc.
Elle a étudié les sciences à Vienne, avant de rejoindre Malte pour un bachelor en commerce international. Elle rentre maintenant en troisième année. Son séjour sur l’île méditerranéenne lui permet de découvrir l’Europe autrement. « À Malte, on entend toutes les langues d’un coup. C’est un vrai carrefour », explique-t-elle.
L’île, petite mais cosmopolite, condense ce que l’Europe peut offrir : diversité culturelle, échanges permanents, histoires croisées. Les rues de Valetta sont remplies d’étudiants et de travailleurs venus d’Italie, d’Espagne, de Pologne ou d’Allemagne. Miniar y retrouve un mélange de ses deux mondes : la rigueur autrichienne et la chaleur méditerranéenne.
Cette expérience renforce sa conscience de l’Europe comme un espace à la fois ouvert et fragile. « En Autriche, la paix semble naturelle. Mais ce n’est jamais acquis », observe-t-elle, en pensant aux répercussions du conflit en Ukraine. La neutralité autrichienne protège d’un engagement militaire direct, mais l’économie et le débat public sont touchés.
Être européenne, pour Miniar, n’est pas seulement une appartenance administrative. C’est une réalité vécue au quotidien : la liberté de circuler, d’étudier, de travailler ailleurs, de comprendre et d’accepter les différences. Elle voit dans sa génération un rôle essentiel : maintenir le dialogue et la mémoire.
« Je me sens autrichienne et méditerranéenne à la fois », explique-t-elle. « L’Europe, c’est la possibilité de relier ces héritages, pas de choisir entre eux. »
Entre Vienne et Malte, elle mesure la chance de vivre dans un continent sans conflit direct. Mais la guerre, même lointaine, rappelle que cette paix est fragile. Pour Miniar, la responsabilité est claire : préserver ce cadre, dans la vie quotidienne, dans les échanges, dans l’éducation.
Son regard sur l’Europe est concret. Il passe par les langues qu’elle parle, les amis qu’elle se fait, les villes qu’elle traverse. Entre les Alpes et la Méditerranée, l’Europe se vit comme un espace de rencontres et de coexistence. Et c’est dans ce mélange de racines et de mobilité que Miniar trouve son identité.
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